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La CGT a déjà eu l’occasion de s’exprimer au niveau national le 17 septembre. Elle le fera de nouveau dans les semaines qui suivent. Nous ne reviendrons pas sur les contributions nationales et les questions soulevées par la CGT e t partiellement rappelées dans le numéro 18 d’Initiatives régionales.

Nous nous contenterons, dans le cadre de cette contribution aux assises territoriales en Basse-Normandie, de nous limiter à trois aspects de l’enseignement supérieur et de la recherche en région Basse-Normandie : l’aménagement du territoire, la pluridisciplinarité et l’ancrage territorial de la recherche.

Dans une région marquée par la ruralité, la question de l’aménagement du territoire au regard de l’offre de formation de l’enseignement supérieur et des sites de recherche est essentielle. La gestion de l’espace est déterminante. La gestion des sites éloignés est importante à la fois pour le rayonnement de l’université et pour augmenter le taux d’accès à l’enseignement supérieur. Ajoutons que, dans un contexte de pénurie de logements universitaires et dans un pays où le secteur de la construction de logements est particulièrement peu dynamique, dans une région où les revenus des familles sont en dessous de la moyenne nationale, le maintien et le développement de sites sur l'ensemble du territoire régional est la condition de poursuite d'études pour de nombreux jeunes. Cependant le maintien et le développement de ces sites ont un coût. Les équilibres territoriaux et l'aménagement des territoires demandent donc des moyens et des arbitrages nationaux.

 

La notion de pluridisciplinarité. L'Université de Caen Basse-Normandie est pluridisciplinaire. Or la pluridisciplinarité est souvent perçue et présentée comme un obstacle par beaucoup d'évaluateurs ou de décideurs. De plus, la logique qui a prévalu depuis quelques années est plutôt une logique de spécialisation, autour de disciplines phares pour les différents établissements d'enseignement et de recherche du supérieur. Le vocabulaire employé est significatif : "excellence", donner de la « visibilité » à l’offre de formation… Derrière les mots, il s'agit souvent de regrouper pour améliorer le classement de quelques établissements au niveau national ou international. Cette logique est trop simple et est dangereuse. D'abord elle conduit probablement, dans le cadre de l'autonomie de chaque établissement, à la disparition de certaines disciplines à faibles effectifs. D'autre part, dans le domaine de la recherche, les découvertes se font aussi souvent à partir de disciplines connexes. La pluridisciplinarité est donc aussi un atout aussi bien en région qu'au niveau national mais elle réclame des moyens. Ce sont des choix.

 

La question du rôle de la recherche, privée et publique, en région est une autre question importante et déterminante pour l'activité économique. C'est le cas pour une région peu éloignée de la région capitale comme la Basse-Normandie. La possibilité de voir son potentiel de recherche capté ou asphyxié par la région capitale existe.

Nous nous contenterons de deux exemples. Le rôle particulier de la région Normandie, Haute et Basse-Normandie confondues, en matière de production d'énergie est importante, en particulier pour l'énergie nucléaire. Un grand équipement comme le GANIL en est un complément essentiel pour notre région. Le maintien et le développement de laboratoires, d'équipes de recherche, en région sont indispensables. Les logiques de regroupement pour faire grossir certaines universités, leur faire améliorer leur classement international, certaines propositions faites lors des débats autour du Grand Paris et de «  l’axe Seine" » pourraient conduire à vider de sa substance et de son potentiel scientifique la région Normandie. De même, la place particulière de la filière automobile en région Normandie, la présence des constructeurs et de nombreux équipementiers en région doivent aussi permettre le développement de la recherche en région, par exemple sur les systèmes de motorisation, l'électronique embarquée, etc... Ce ne sont que deux exemples. Encore une fois si nous ne voulons pas être emportés par une logique simpliste de regroupement visant à privilégier uniquement certains pôles, si nous analysons que la mise en concurrence des territoires serait à terme mortifère pour la plupart d’entre eux et la nation en général, l'Etat doit jouer tout son rôle d'Etat stratège, réguler, préserver les équilibres territoriaux.

 

31664 - CGT INITIATIVES REGIONALES 18 31664 - CGT INITIATIVES REGIONALES (Journal spécial)

 

Tag(s) : #Académie - Région
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