Selon un document du ministère du Travail, les grilles de salaires dans le secteur privé sont devenues obsolètes pour 55 % des salariés après la revalorisation du Smic intervenue le 1er décembre 2011.
Sur 175 branches comptant plus de 5 000 salariés, 97 sont devenues hors la loi après la revalorisation de 2,1 % du Smic intervenue le 1er décembre 2011. Elles seront encore plus nombreuses dans cette situation après la nouvelle revalorisation du salaire minimum, à hauteur de 0,3 %, prévue le 1er janvier 2012.
Ainsi, 55 % des effectifs salariés dans le secteur privé travaillent dans des branches dont les minima salariaux démarrent en dessous du Smic. Certes, la loi interdit de les rémunérer à un niveau inférieur au salaire minimum interprofessionnel de croissance et ils doivent toucher une indemnité différentielle pour atteindre ce niveau. Mais il en résulte un écrasement généralisé des grilles de salaire et de plus en plus de gens qualifiés sont rémunérés au niveau du Smic, alors que le salaire minimum est en principe réservé aux personnes sans qualification. Les employeurs ne sont pas pressés de se mettre en conformité avec la loi en rehaussant les minima salariaux, puisque le gouvernement a reporté à 2013 l’application d’éventuelles sanctions. Songez que les salaires de certaines grilles, comme dans le secteur de la confiserie, chocolaterie et biscuiterie de détail par exemple, sont encore libellés en francs… De même, la revalorisation du Smic au 1er décembre 2011 a obligé l’État employeur à verser une indemnité différentielle à 900 000 agents, soit un fonctionnaire sur cinq. C’est dire si la fonction publique se smicardise ! « Je souhaite une fonction publique moins nombreuse, mais des fonctionnaires mieux payés, avec de meilleures perspectives de carrière », déclarait le président de la République en 2007. « Cela ne se fera pas en un jour, mais l’ensemble de ces engagements devront être tenus durant mon quinquennat ». L’heure de vérité approche. En attendant, le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc) pronostique « un nouveau recul du pouvoir d’achat des Français en 2012 ».