La CGT regrette une fois encore que le budget du ministère des Sports, de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative ne corresponde en rien aux objectifs affichés au niveau des cinq thématiques proposées. Il s’agit particulièrement de la réduction des inégalités d’accès aux APS, de la promotion du sport comme facteur de santé publique et le développement de l’emploi dans le champ du sport.
Au constat général, ce budget, annoncé en augmentation ne représente que 0,14% du budget général. Mais en fait, il augmente en trompe-l’œil (+21%), grâce à un crédit exceptionnel de 100 millions d’euros (chapitre 411) affecté aux "projets innovants en faveur de la jeunesse" pour "favoriser des politiques de jeunesse intégrées à l’échelle d’un territoire". A périmètre constant, en ne comptabilisant que les budgets sports, jeunesse et vie associative, il y a une baisse de -2% entre 2013 et 2014, répartie entre -3,5% pour le programme "sport" (chapitre 219) et -1% pour le programme "jeunesse et vie associative" (chapitre 163).
Ce que la CGT condamne, c’est la baisse de -50% du programme "promotion du sport pour le plus grand nombre", alors que celui de la "promotion du sport de haut niveau" augmente de +2,5%. C’est d’ailleurs le seul en augmentation, avec les +1% accordés aux "actions particulières en direction de la jeunesse", dont le contenu reste à définir. Mais peut-être est-ce pour calmer les velléités du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) ?
La CGT, pour l’avoir dénoncé, constate que le partenariat Public/Privé engagé sur l’Institut National du Sport et de l’Education Physique (INSEP) va continuer à plomber les comptes sur 30 ans, à raison de 8 avenants signés et 2 autres en cours de validation, le loyer en constante augmentation, étant de 12,4 millions en 2012 et prévu à hauteur de 13 millions en 2013 multipliant le coût total par dix.
Concernant les Centres Régionaux de l’Expertise et de la Performance Sportive (CREPS), il y a une légère augmentation liée à la loi de résorption compensée par une baisse des effectifs de -13 Equivalents Temps Plein (ETP), sans parler des suppressions d’emplois en cours à l’Ecole Nationale de Voile (ENV), contredisant l’effet d’annonce sur l’emploi. Quant aux dispositifs de soutien à la formation professionnelle, ils subissent une baisse liée au transfert de compétences vers les régions et les branches professionnelles.
Dans cette avalanche de mauvaises nouvelles, la CGT apprécie positivement les crédits prévus pour la titularisation des contractuels.
La CGT, sans surprise quant au constat, considère qu’un tel budget ne peut pas satisfaire aux exigences de la mise en œuvre d’une vraie politique du sport pour toutes et tous et que le gouvernement poursuit les politiques de recul social engagées précédemment.
C’est pourquoi la CGT revendique, une fois de plus, un budget à hauteur de 1% minimum du budget général, pour une formation de qualité au sein du réseau des CREPS, pour des moyens à hauteur des enjeux pour l’Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD), pour un développement de l’emploi de qualité et une véritable politique, en terme de gouvernance du sport, non assujettie à des choix dictés par l’unique loi économique, mais pour répondre à des objectifs sociaux et sociétaux.
Montreuil, le 15 novembre 2013