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Mercredi 18 septembre 2013 - Communiqué de la Fédération CGT des Services publics

La volonté de repenser la vie de l’enfant à l’école et hors l’école revendiquée d’une seule voix par les acteurs de la communauté éducative (enseignants, animateurs, ATSEM, AVS, parents d’élèves…) n’a pas été entendue par le gouvernement Ayrault.

Alors que l’objectif visé par celui-ci consistait à atteindre au moins 50 % des communes censées appliquer la réforme des rythmes scolaires dès 2013, une minorité de villes telles Paris, Grenoble, Dijon, Rennes, Nantes, La Rochelle… a fait le choix de la semaine des quatre jours et demi en cette rentrée.

La Fédération CGT des Services publics voit dans cette réforme la volonté de continuer de transférer des missions de l’Etat vers les collectivités Territoriale sans crédits supplémentaires. Elle dénonce des inégalités territoriales contraires à un des principes fondamentaux du service public.

Les enfants et leurs parents sont confrontés à un véritable capharnaüm. Bien que le volume horaire de classe sur l’année reste inchangé pour les écoliers, certaines communes font le choix de terminer la classe à 15h30, 1 à 3 jours dans la semaine.

Les parents qui ne peuvent pas se rendre disponibles pour aller chercher leurs enfants devront supporter le coût supplémentaire lié à la prise en charge périscolaire. Le principe de gratuité de l’école publique prend ainsi un nouveau coup.

Quant aux agents de la Fonction publique territoriale intervenant dans le secteur scolaire et périscolaire dont le taux de précarité indécent n’a pas été solutionné par la dernière loi relative aux agents contractuels, leurs inquiétudes quant à leurs conditions de travail souvent déplorables s’avèrent fondées.

Pour d’autres, en revanche, cette réforme est une véritable opportunité.
En effet, la mise en œuvre d’une telle mesure sans qu’elle soit accompagnée des moyens permettant aux collectivités de l’appliquer ouvre un pan entier du service public au privé.

On peut aujourd’hui légitimement se questionner sur le devenir de notre système scolaire ainsi soumis aux lois du marché. Les inquiétudes qui émanent de part et d’autre sur la possible sponsorisation de nos écoles publiques par le CAC 40 s’avèrent être d’actualité. De très grands groupes, tel TOTAL, semblent s’intéresser de très près à certaines activités périscolaires, instaurées dans le cadre de la nouvelle semaine de quatre jours et demi. Ainsi, au mois de  juin, TOTAL, a signé un accord-cadre avec la ministre Valérie -Fourneyron, au terme duquel l’entreprise s’engage à financer des projets en faveur des écoliers à hauteur de 16 millions d’euros.

C’est le principe même de neutralité et d’indépendance du service public qui est en danger !

La Fédération CGT des Services publics revendique :

- Une réelle réflexion autour de la vie de l’enfant à l’école et hors l’école avec tous les acteurs concernés, y compris les parents, pour une réécriture totale du décret associant l’ensemble des acteurs concernés.
- La garantie d’égalité d’accès à l’éducation nationale pour tous les enfants sur l’ensemble du territoire.
- Une véritable reconnaissance et prise en compte de tous les intervenants de la communauté éducative, pour une clarification des champs d’intervention des personnels de l’Etat et de ceux de la Fonction publique territoriale.
- Des embauches d’animateurs, d’ATSEM et d’AVS, à hauteur des besoins du terrain, pour garantir des conditions de travail décentes et, de fait, pour un épanouissement de l’enfant en parfaite sécurité morale et physique.
- Des taux d’encadrement ramenés à 1 pour 8 enfants dans le primaire et à 1 pour 12 enfants dans le secondaire.
- L’intégration d’office de ces personnels au minimum à l’échelle 3 et ce pour tous les CDI, qu’ils occupent leurs fonctions à temps incomplet ou à temps complet. En effet, ces derniers ne sont ni saisonniers, ni occasionnels, ni volontaires (CEE) puisqu’ils répondent à des besoins permanents et occupent des postes permanents.

Partout sur le territoire des inquiétudes et des initiatives voient le jour. Ensemble, enseignants, animateurs, ATSEM, AVS, parents d’élèves, avec leurs organisations syndicales et associations se mobilisent pour un accès à l’éducation qui doit rester gratuit, accessible à tous et au service de l’épanouissement humain.

Nous nous devons de lutter pour une école publique s’inscrivant dans le grand service public, issu du Conseil National de la Résistance, un des patrimoines essentiels de notre société.


Télécharger ce communiqué au format PDF :

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COM PRESSE 18/09/2014 - Rythmes scolaires : une rentrée à la petite semaine !
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