Pour les chômeurs, les intérimaires et les intermittents du spectacle, les propositions mises sur la table par le Medef lors de la troisième réunion de négociation sur les règles d’indemnisation du chômage seraient lourdes de conséquences. Après les premières réactions à chaud, trois organisations de la CGT, préparent la mobilisation pour le 27 février, à l’occasion de la quatrième séance de négociation.
"Nous appelons à la mobilisation le 27 février pour peser sur ces négociations, car la proposition du Medef de revisiter la valeur de l’indemnisation des privés d’emploi en cas de baisse du taux de chômage est proprement inacceptable", proteste Alain Florin, dirigeant du Comité national des privés d’emploi CGT.
Aujourd’hui, on a un patronat qui propose encore et toujours plus de misère et de pauvreté à travers l’indemnisation du chômage. Pour les chômeurs, c’est la double peine. Ils ne ne sont pas responsables du déficit de l’assurance chômage. En revanche ce sont les politiques patronales d’emploi et notamment la précarité qui assèchent les caisses. Nous ne pouvons pas accepter de nouveaux reculs sur l’indemnisation alors que par exemple un chômeur qui touche l’Aide au Retour à l’Emploi sur sur 24 mois ou 36 mois s’il a plus de 50 ans perçoit en moyenne 700 à 800 euros. Comment voulez vous vivre avec ça ?"
Pour un intérimaire, le chômage n’est pas un risque, c’est une certitude, cela fait partie du statut des salariés intérimaires. Dès lors, pour Alain Wagmann, dirigeant de l’Union syndicale des intérimaires CGT (USI) "il est intolérable" que le Medef veuille supprimer l’annexe 4 du règlement de l’Unedic qui formalise les conditions d’indemnisation spécifiques des salariés intérimaires pour économiser 340 millions d’euros sur le dos des intérimaires.
"La mobilité et la flexibilité sont organisées par le Medef et les 2,2 millions d’intérimaires que compte ce pays ne sont pas responsables des licenciements, du pillage de notre protection sociale, de la « crise ». C’est au patronat de payer la note des licenciements et de la précarité, pas aux chômeurs et précaires. La suppression de l’annexe 4 entrainerait une baisse des allocations de 20%, c’est inacceptable ! Non négociable ! L’Union syndicale de l’intérim CGT propose la hausse de la cotisation patronale sur les contrats d’intérim de courte durée. Cette augmentation conduirait au renflouement des caisses de l’Unedic à hauteur de 900 millions d’euros et favoriserait la sécurisation professionnelle des salariés intérimaires par l’allongement de la durée des missions et l’embauche en CDI." L’USI-CGT appelle les intérimaires à la mobilisation et à la grève le 27 février.
Du coté des professionnels du spectacle, on est également vent debout contre les prétentions du Medef de supprimer le régime des intermittents. "Hors de question de faire du régime des intermittents du spectacle un village d’irréductibles gaulois", assure Denis Gravouil, dirigeant de la fédération CGT du Spectacle. "Si ce régime existe c’est parce que le code du travail permet le CDD par usage dans nos secteurs, ce qui engendre une grande discontinuité d’emploi : contrats très courts d’une journée à quelques semaines au maximum, avec une situation de l’emploi particulièrement tendue du fait de la crise et des politiques d’austérité, dans la culture comme ailleurs. Les règles d’indemnisation sont censées tenir compte de cette situation, ce qui fait dire au MEDEF que nos professions sont « privilégiées » : comme pour les intérimaires, il s’agit de répondre à des situations spécifiques alors que le MEDEF voudrait tout niveler par le bas au nom d’une prétendue « équité ». Comme pour le régime général, nous avons des propositions pour rendre l’indemnisation plus juste, propositions qui ne sont pas plus onéreuses, pour lutter contre la précarité là où elle ne doit pas exister et garantir des droits à celles et ceux qui la subissent : nous voulons qu’elles soient étudiées ! Nous voulons vivre de nos métiers ! "