Grands absents de la conférence sociale, les salaires sont pourtant au centre de la crise que traverse notre pays et la zone euro. Le patronat n’a de cesse de diminuer la masse salariale, de revendiquer des exonérations sociales et de refuser de reconnaître les qualifications afin de consacrer toujours plus aux activités financières et à la rémunération des actionnaires. Alors que la rentabilité financière des entreprises est en hausse, la faiblesse des salaires, la perte de pouvoir d’achat qui en résultent plombent notre économie.
Ce qui handicape la France, ce n’est pas le « coût » du travail mais bien le coût du capital, c’est-à-dire les prélèvements financiers.
Ainsi, en 1950, pour 100 euros de masse salariale, les entreprises versaient 9,5 euros de dividendes et 4,5 euros de charges d’intérêts.
Aujourd’hui, pour 100 e de masse salariale, les propriétaires reçoivent 36 e et les créanciers 10. En France, le prix du travail ne coûte pas si cher que cela.
Le prix du travail en France, y compris les cotisations sociales, se situe dans la moyenne des pays qui ont à peu près le même niveau de développement économique et social et au 8e rang européen. En revanche, elle se situe dans le peloton de tête en ce qui concerne la productivité du travail.
La consommation des ménages compte pour 57 % du PIB. L’évolution du PIB dépend donc largement de cette consommation. Au cours des années 2000, la consommation des ménages explique deux tiers de la croissance de l’activité économique en France.
Augmenter les salaires et, notamment, porter le Smic à 1 700 euros, pour accroître la consommation, doper la croissance et financer la protection sociale.
- Fiche argumentaire
Publié le 17 juillet 2013 • PDF 47.3 ko