La CGT propose le droit à une politique familiale solidaire, pour une vie familiale épanouie et réaffirme que les prestations familiales (Sécurité sociale) et fiscalité (État) sont deux composantes essentielles de l’aide financière apportée aux familles par la société.
L’accueil, les soins, l’entretien et l’éducation des enfants représentent une fonction sociale qui engage l’avenir de la société et justifie une politique familiale de haut niveau. Cette politique familiale doit permettre de soutenir et encourager le travail des femmes quelles que soient leurs responsabilités familiales.
Une part plus importante du PIB doit être consacrée à la politique familiale.
Les ressources de la branche Famille doivent être augmentées, notamment dans le cadre d’une réforme du financement de la Sécurité sociale.
L’universalité du droit aux allocations familiales doit être réaffirmée car elle maintient pour partie le niveau de vie entre ménages sans enfant et ménages ayant des enfants à charge.
Le droit aux allocations familiales (non imposables et sans condition de ressources) doit être assuré dès le 1er enfant.
Indexation des prestations familiales et des plafonds de ressources ouvrant droit à certaines prestations, sur la base de l’évolution du salaire moyen.
Revalorisation du montant de base de l’allocation de rentrée scolaire.
Les conditions de ressources imposées pour le droit à la prime de naissance et l’allocation de base de la PAJE doivent être supprimées.
Des droits nouveaux pour les parents séparés doivent être créés, notamment le partage de l’ensemble des prestations familiales et de logement.
Création d’un service public de la petite enfance permettant un accueil diversifié avec un plan de formation de personnels qualifiés.
La transformation en prestations légales, des prestations de service destinées au financement des structures d’accueil des jeunes enfants permettrait de mieux sécuriser leur financement et donc leur pérennité.
Création d’un système de péréquation financière au niveau des collectivités territoriales pour le développement des équipements et des services.
Le montant du complément de libre choix d’activité qui indemnise le congé parental, doit se faire sur la base du salaire antérieur du parent en congé parental et être versé jusqu’au 1er anniversaire de l’enfant.
Équipements et services accueillant les enfants, les jeunes et les familles, hors temps scolaire, doivent être développés et répartis sur tout le territoire.
La productivité du salariat en France est reconnue comme particulièrement élevée. Au nom de quelle compétitivité, qui affirme que le travail est trop rémunéré en France, devrait-on abaisser les droits sociaux des salariés et des parents salariés ?
Qu’est-ce que la compétitivité dans un monde dominé par les règles des marchés financiers où le travail et ses valeurs émancipatrices sont piétinées ?
Quel est ce monde où le travail doit être rémunéré le moins possible pour ceux qui détiennent la propriété des moyens de production et des capitaux volatiles et spéculatifs ?
Les réformes annoncées posent ces questions sans réponses actuelles satisfaisantes pour l’intérêt collectif, l’intérêt général, le monde du travail. Dans les pays qui ont une protection sociale développée, les entreprises ne sont pas exemptées de contributions spécifiques. C’est le cas notamment des pays scandinaves. C’est-à-dire l’équivalent de nos cotisations sociales sous une autre forme contributive. C’est une autre conception des prélèvements, mais tous les acteurs contribuent au financement de la protection sociale, les entreprises aussi.
La politique en faveur des familles brille par son absence dans les propositions programmatiques des candidats et le débat porte essentiellement sur quelles économies peut-on faire et où ? Pourtant la politique familiale s’est enrichie du travail des femmes, qui apporte des recettes à la Sécurité sociale (nous ne sommes pas que face à des dépenses), qui crée de l’emploi, des services (qui ne sont pas gratuits pour les parents), qui permet au pays un taux de natalité dont gouvernement et politiques de tous bords s’enorgueillissent, qui apporte également des recettes fiscales. C’est un investissement à long terme pour le pays. C’est un peu ce que disait le traité de Lisbonne mais comme notre système social « à la française » avait pris de l’avance certains le font reculer !