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L’austérité, c’est quoi ?
Définition : Austérité, une situation dépourvue de tout agrément ; qui est sévère.

On entend souvent dire : en ce moment le gouvernement poursuit une politique d’austérité. Mais est-il vraiment sévère avec tout le monde ?

Les patrons disent : la situation est difficile, les salariés doivent faire un effort… Mais sont-ils aussi sévères avec les actionnaires ?

Voyons voir…

Le gouvernement dit :
"les caisses de l’Etat sont vides. Il faut faire des économies".

Par exemple : sur les salaires dans la fonction publique, sur les pensions de retraite, sur les minima sociaux…

Fonctionnaires Depuis 1983, l’indice de base, c’est-à-dire ce à partir de quoi le salaire des fonctionnaires est calculé, évolue moins vite que les prix. Par conséquent, le pouvoir d’achat de ce salaire de base diminue régulièrement.
Depuis 2000, il a reculé de 13 % ; il a même baissé de 15 % si on tient compte de la hausse du prix du tabac.

Retraités
55% des retraités gagnent moins de 1 300 euros par mois. Les pensions évoluant moins vite que les salaires, depuis 15 ans les pertes sont de 8% pour les pensions du régime général, 12% pour le régime complémentaire et 15% pour le régime des cadres.

Bénéficiaires des minima sociaux
Même les Rmistes ne sont pas épargnés. Le montant du RMI qui était égal à un tiers du revenu moyen des ménages avoisine aujourd’hui un quart de ce revenu.

 

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Mais le gouvernement est-il aussi sévère avec les patrons ?

Eh bien non ! Car quand les patrons disent : "le travail coûte cher", pour les satisfaire, l’Etat prend en charge une partie de leurs cotisations. Ça coûte 25 milliards d’euros par an aux contribuables.
Quand le Medef claironne : "nous ne sommes pas compétitifs", le gouvernement leur fait un nouveau cadeau de 20 milliards supplémentaires. Ça s’appelle le CICE.

Au total, l’Etat et les collectivités paient chaque année 200 milliards d’aides aux entreprises, le plus souvent sans aucune contrepartie. _ C’est 10 % du revenu national, des richesses produites chaque année en France.

Et pendant ce temps, les actionnaires se régalent.

- Il y a 20 ans, pour 100 euros de salaires, les entreprises payaient 15 euros à leurs actionnaires ;
- Aujourd’hui, elles en paient 35 euros, soit deux fois et demi de plus.

 

 


L’année dernière, les entreprises du fameux CAC 40 ont fait 53 milliards d’euros de bénéfices. Elles ont versé 36 milliards de dividendes aux actionnaires.

Faisons le compte : l’austérité n’est pas pour tout le monde. Il y en a qui en profitent.

Mais pourquoi l’austérité pour les salariés, les retraités et les privés d’emploi n’est bonne ni pour l’économie, ni pour les salaires, ni pour l’emploi, ni pour l’Etat, ni pour la Sécurité sociale ?

Parce que :
- si les salaires, les pensions, les minima sociaux n’augmentent pas assez, les gens ne peuvent pas faire des achats... les entreprises ne pourront pas produire et vendre... elles vont fermer boutique... le chômage augmente... on se retrouve alors dans le cercle infernal dans lequel nous sommes depuis 2009.

 

 


En revanche, si les salaires, les pensions, les minima sociaux augmentent, il y aura plus d’activité, plus d’emploi et plus d’argent dans les caisses de l’Etat et de la Sécurité sociale. A l’inverse :
- l’argent qui va aux actionnaires ne va ni à la consommation, ni à l’investissement ; il alimente la bourse.
Par rapport aux richesses créées dans les entreprises, par rapport à la valeur ajoutée, le montant des investissements n’augmente pas ;
Au contraire, ce qui monte en flèche, ce sont les dividendes ;
Depuis 2003, les entreprises versent plus de dividendes aux actionnaires qu’elles n’investissent dans les équipements et moyens de production.

 

Tag(s) : #Interpro
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