jeudi 31 janvier 2013 , par Sabine Ferry
Le directeur du fabricant américain de pneumatique a annoncé, ce jeudi 31 janvier 2013, le projet de fermeture de son usine d’Amiens-Nord, qui est l’objet d’une bataille juridique depuis cinq ans.
« On est des Goodyear, on restera des Goodyear encore un bon moment » assure Mickaël Mallet, le délégué du syndicat majoritaire du site, la CGT, qui a aussitôt réagi suite à cette « mauvaise nouvelle ». « C’est une énième annonce, c’est dans la continuité. Le combat a commencé il y a cinq ans et il va continuer après, peu importe la décision ».
Ce projet de fermeture et donc le sort de 1250 salariés va faire l’objet d’une consultation des représentants du personnel, a annoncé la direction. Il a pour objectif de sauvegarder la compétitivité des secteurs d’activité tourisme et agricole du groupe dans un contexte de « déclin de l’industrie automobile et de changements structurel du marché des pneumatiques en Europe ».
« La question qui est posée, et qui dépasse le seul périmètre de Goodyear, pour rejoindre celui des Renault, Arkema, Peugeot, Sanofi, Rhodia, Michelin, c’est : Que fait le gouvernement ? Quelle politique industrielle nationale ? En a-t-il une ? » s’interroge la Fédération nationale des industries chimiques de la CGT. Quels droits créer dans l’entreprise pour les salariés, leurs représentants, pour s’opposer à des casses d’emplois ?
En l’absence d’un accord avec les syndicats après huit mois de discussions, la direction de Goodyear France avait annoncé en septembre 2012 le retrait d’un projet de plan de départs volontaires sans licenciements.
Avant ce projet, un plan social, qui prévoyait de mettre un terme à la production de pneus de tourisme à Amiens-Nord, avec 817 suppressions de postes à la clef, avait été invalidé à plusieurs reprises par la justice, saisie par la CGT du site. Des négociations avec un éventuel repreneur, le groupe Titan, qui a repris l’essentiel des activités de pneus agricoles de Goodyear dans le monde, ont également échoué en juin.