Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

vendredi 23 novembre 2012 , par F. Dayan


Près de 3.000 salariés de l’Association nationale pour la formation des adultes (Afpa) ont manifesté jeudi à Paris pour réclamer le soutien de l’Etat, afin de retrouver leur "rôle" dans la formation des chômeurs

" C’est toute l’AFPA qui aujourd’hui interpelle le gouvernement", affirme la CGT dans une interpellation du gouvernement. " Et autour d’elle beaucoup de monde. Pour demander quoi ? Pour demander qu’on sorte d’un paradoxe incompréhensible et inacceptable voulu par Sarko et son gouvernement.

Le pays connaît une situation sociale d’une gravité exceptionnelle. Le chômage atteint des niveaux record. Les plans sociaux et les restructurations d’entreprises se multiplient.

Dans le même temps, la France dispose d’un outil national à déclinaisons régionales dont le métier est de former, d’accompagner, de qualifier et de reconvertir des demandeurs d’emploi et des salariés peu qualifiés. Aujourd’hui les deux tiers des stagiaires formés par l’AFPA retrouvent un travail à l’issue de leur formation. L’AFPA est un atout incontournable pour sortir de la crise.

Or, que constate-t-on en ce moment ? Des formations à moitié pleines, d’autres qui ferment, des centres de formation menacés. Les demandeurs d’emploi n’ont jamais été si peu nombreux à pouvoir bénéficier d’une vraie formation professionnelle. Qui peut comprendre et qui peut accepter une telle situation ?

Le 10 juillet dernier, à l’issue de la Conférence sociale, le Premier Ministre s’est engagé à soutenir l’AFPA. La feuille de route issue de la Conférence sociale contient l’engagement de mobiliser l’AFPA pour la formation des demandeurs d’emploi.

Ce que demandent les salariés de l’AFPA aujourd’hui : que ces engagements se traduisent par des actes concrets, maintenant ! Ce que nous demandons aujourd’hui au Premier Ministre et au Gouvernement c’est une solution durable qui sécurise l’AFPA en même temps qu’elle permet aux pouvoirs publics de mettre en oeuvre un outil efficace et pérenne pour faire face à l’urgence sociale. Ce que nous demandons, ce sont de sérieuses garanties pour l’avenir et c’est de l’activité, du travail, peut-être la plus sérieuse des garanties.

Il y a aujourd’hui 5 millions de chômeurs dans ce pays. Il suffirait de permettre à 50 000 demandeurs d’emploi supplémentaires de bénéficier d’une formation qualifiante pour que l’AFPA sorte la tête de l’eau économiquement et joue pleinement son rôle social.

Un chômeur, c’est 80 000 € de manque à gagner pour la France (PIB par actif). En formant 150 000 personnes, et en permettant à 100 000 d’entre eux de retrouver un travail grâce à son activité de formation, de certification et d’accompagnement, l’AFPA améliore de 8 milliards € l’économie du pays. Comment comprendre les hésitations et les obstacles qui se dressent face à un tel enjeu ?

L’AFPA est un outil socialement et économiquement efficace. Son activité est économiquement autant que socialement rentable. Elle occasionne des économies substantielles.

L’AFPA n’est pas un coût, c’est un investissement pour l’avenir. Le gouvernement Sarko a tout entrepris pour casser cet outil. C’est ce qui explique les difficultés dans lesquelles l’AFPA se débat aujourd’hui. C’est le gouvernement actuel qui doit relever le défi pour que cet outil développe à nouveau ses interventions au service des personnes, de la Nation, de l’économie et des pouvoirs publics. L’Etat doit redéfinir un vrai cadre politique de la formation professionnelle garantissant l’égalité d’accès et des réponses à la hauteur des besoins nationaux.

Mais en laissant perdurer la situation actuelle sans prendre des décisions concrètes, le gouvernement prendrait la responsabilité de mettre en échec la Refondation de l’AFPA. Il hypothèquerait gravement son avenir.

Face à la situation de l’emploi, aux restructurations d’entreprise, mais aussi à d’immenses besoins sociaux comme le remplacement des « papy-boomers » dans les entreprises, la ré-industrialisation du pays, les jeunes qui arrivent sur le marché du travail sans qualification, l’illettrisme, l’Etat et les Régions ont besoin de l’AFPA. Nous ne pouvons pas croire que le gouvernement serait disposé à se tirer une balle dans le pied.

Mais c’est maintenant qu’il faut prendre les bonnes décisions, avant qu’il ne soit trop tard.

La CGT veut enfin attirer l’attention du gouvernement sur un point. Cela fait maintenant près de 10 ans que les personnels portent à bout de bras l’avenir de ce service public. Cela fait 10 ans qu’ils font face aux difficultés pour continuer à permettre à des centaines de milliers de personnes de retrouver un travail. Et 10 ans qu’ils se mobilisent avec force à chaque fois que c’est nécessaire.

Sans cette résistance et sans cette obstination à défendre leur outil de travail, il y a longtemps que l’AFPA serait par terre. Grâce à cette résistance, l’AFPA est toujours debout et en état de marche, prête à développer ses activités. Ses salariés sont plus que jamais prêts à s’investir pour relever le défi de la formation tout au long de la vie en France.

A présent, il appartient au gouvernement de dire clairement ce qu’il veut faire de cet outil et quel avenir il lui réserve. Cette évocation de la situation actuelle et de ces dix dernières années doit aider à comprendre qu’il serait vain de caresser l’espoir que les salariés de l’AFPA finiront par renoncer. Ils renonceront d’autant moins que les manifestations de soutien se multiplient. Et qu’ils savent que les usagers et les futurs usagers de l’AFPA eux-mêmes sont très inquiets.

La CGT appelle solennellement le gouvernement à apporter dès maintenant des réponses concrètes aux demandes manifestées aujourd’hui dans les rues de Paris."

Tag(s) : #Mobilisations
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :