mardi 8 juillet 2014 , par Philippe Gelinaud
Vendredi 4 juillet 2014 s’est tenue une audience au Tribunal de commerce de Caen sur le sort de la biscuiterie Jeannette. Georges Viana, porteur d’un projet visant à produire de la madeleine haut de gamme, est le seul candidat repreneur présent a l’audience. Il demande un délai supplémentaire pour boucler le volet financier de son dossier : une nouvelle audience aura donc lieu lundi 28 juillet, pour donner, peut-être, une fin heureuse à cette longue lutte soutenue depuis le début par la CGT.
Lors de l’audience de ce vendredi 4 juillet, le Tribunal de commerce de Caen a accédé à la demande de Georges Viana, candidat à la reprise qui demandait un délai supplémentaire de deux semaines pour finaliser son projet. Malgré les rumeurs évoquant un huis clos et après s’être rassemblés devant le tribunal avec le soutien de l’union locale CGT, les salariés ont pu assister à l’audience.
Entrepreneur spécialisé dans la reprise d’entreprises en difficultés, Georges Viana est le seul des cinq repreneurs éventuels à s’être présenté au tribunal. Son projet, qui vise à positionner Jeannette dans le haut de gamme de la madeleine, a retenu l’attention des salariés, car il permettrait de conserver la marque, de sauver une partie des emplois (16 sur 37 dans un premier temps, plus si cela fonctionne) et de garder l’activité dans le Calvados, avec une relocalisation à Pont-l’Évêque.
Convaincre les banques
C’est le montage financier qui est la cause de ce délai supplémentaire : George Viadana amène 100 000 € de fonds personnels, a obtenu le soutien des collectivités locales pour un montant se situant entre 850 000 et 1 million d’euros, mais attend encore l’accord des banques pour un prêt d’environ 2 millions d’euros.
Maintenir l’outil de production en état de marche
Après une lutte de plusieurs mois, une issue positive semble se dessiner. Alors que la liquidation de la biscuiterie Jeannette, fondée en 1850, est prononcée en décembre 2013, la majorité des salariés décide d’occuper l’usine à partir de février 2014, avec le soutien constant de l’union locale CGT.
23 salariés se relaient jour et nuit pour une occupation qui permet d’empêcher la vente aux enchères des machines, ainsi que la coupure du gaz. Ils redémarrent même la production à plusieurs reprises et vendent avec succès plusieurs dizaines de milliers de madeleines sur les marchés, devant l’usine ou en participant à des manifestations et rassemblements tels que celui du 1er mai. Ils gagnent ainsi le pari de pouvoir montrer aux repreneurs éventuels un outil de production fonctionnel et un savoir-faire conservé.
Prochain rendez-vous : lundi 24 juillet à 9h00 au Tribunal de commerce de Caen. Les salariés de Jeannette espèrent un dénouement heureux.
Lire la dépêche du 7 mars 2014 consacrée à la biscuiterie Jeannette