École inclusive,
un anniversaire pour le ministre un cauchemar pour les AESH !
Lundi 11 février, jour anniversaire de la loi de 2005 sur l’inclusion, la prétendue concertation sur l’école inclusive menée par le ministère de l’Éducation Nationale et le Secrétariat d’État aux personnes handicapées s’est terminée. De concertation, celle-ci n’en a eu que le nom. Les ministères n’ont évidemment retenu que les pistes décidées dès le début.
Alors que le Ministre de l’Éducation se targue d’une volonté de “valoriser ce métier et d’améliorer leurs conditions de travail afin de permettre une pleine participation aux équipes éducatives dans le suivi de la scolarisation”, les AESH sont maintenu·es dans une précarisation de laquelle toute revalorisation salariale, tout statut, toute titularisation, toute reconnaissance et amélioration des conditions de travail sont éludées, selon Jean-Michel Blanquer, de « mesures concrètes qui vont pouvoir avoir des conséquences législatives, réglementaires, financières, organisationnelles pour la rentrée 2019 »
Des mesures concrètes qui engagent, non pas une amélioration de la situation des élèves en situation de handicap et des accompagnant·es, mais plutôt une très nette régression :
- Un développement et une volonté de légalisation des Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés (PIAL), dès la rentrée 2019 sur tout le territoire. Ces pôles visent une mutualisation et sectorisation à outrance des AESH avec une augmentation constante du nombre d’élèves suivies par accompagnant·e pour répondre à la demande.
- Une modification de l’élaboration des Projets Personnalisés de Scolarisation (PPS) : La notification de l’accompagnement selon les besoins de l'élève relèvera d’une logique budgétaire guidée par la seule gestion des moyens existants, très insuffisants. Ceux-ci seront contrôlés par les cheffes d’établissements qui auront la direction d’un groupe d’AESH. Rédigé par l’enseignant·e, non formé·e au handicap, la participation déjà peu sollicitée de l’AESH sera d’autant plus inexistante.
Ces mesures ne pourront qu’accentuer les inégalités et la pression hiérarchique, dégrader encore les conditions de travail des personnels et nuire à un réel accompagnement inclusif des élèves.
Les autres dispositifs comme l’élargissement des missions au péri ou l’extra-scolaire semblent en latence mais les ministères se laissent du temps pour étudier leurs conditions de mise en œuvre.
Quant aux autres mesures déjà annoncées :
- l’annonce de la mise en place à la rentrée 2019 d’un contrat uniformisé de 3 ans renouvelable une fois avant d’atteindre enfin un CDI reste bien floue et ne permettra certainement pas une réelle sortie de la précarité.
- La réalité quoique très insuffisante de l’annonce d’une formation de 60h, était pas déjà prévue depuis plusieurs années dans les textes mais pas effective.
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